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le
diapason
Outil indispensable, amulette tripotée nerveusement avant de monter
sur scène ou entre deux morceaux, le diapason permet au chef
de trouver le "La"1. Ce petit morceau
de métal doit être mis en vibration en le frappant
sur un objet dur, et il convient donc d'éloigner du chef
tout objet précieux (chaise Louis XV, vase Ming,...) qui
dans la fougue de l'action pourrait le tenter. A défaut,
le chef utilise au choix son genou, son crâne, ou encore comme
l'auteur de ces lignes l'articulation entre le métacarpe
et la première phalange de son index gauche2 3
(mais c'est parce qu'il est |
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droitier).
Il approche alors l'objet vibrant de son oreille, et tente d'entendre
dans le brouhaha ambiant le son cristallin, mais malheureusement
ténu, qu'il produit. A ce moment la tentation est grande
pour le chef d'intimer - dans une langue peu châtiée
- l'ordre de se taire aux choristes, voire même au public,
mais en général il se contient.
Par une savante gymnastique de conversion mentale le chef est
alors en mesure de fournir aux choristes leur note de départ.
Du moins en principe, l'erreur étant décidément
humaine :
- Dis, t'es sûr que tu nous a bien donné un Mi tout
à l'heure ?
- Ben oui, bien sûr! (Zut, ils avaient pas un Fa dièse?
Mais alors, qui est-ce qui avait un Fa dièse?)
1. Théoriquement le La 4, à 440
Hz. Mais les imprécisions de manufacture et les mauvais
traitements - particulièrement les chutes répétées
- amènent parfois à des écarts importants,
de plus d'1/2 ton... Dommage pour la référence!
2. Ça va, vous suivez?
3. Après quelques années de pratique se forme une
légère excroissance cartilagineuse qui rend l'exercice
parfaitement indolore. |
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